Quel que soit le secteur de l’entreprise, plusieurs millions de professionnels sont exposés aux risques liés au travail sédentaire. En effet, selon Ameli, 37% des accidents en entreprise sont liés aux chutes et 36% sont liés à la manutention manuelle(1). De plus, beaucoup de maladies professionnelles, comme les TMS sont liées aux mauvaises postures lors de missions en poste fixe.
Tous les employés de bureau, dont les hôtes et hôtesses, partagent des conditions de travail similaires et cumulent sédentarité avec une utilisation accrue des écrans.
C’est pour cela qu’il est important d’être préparé et de mettre en place des solutions efficaces face aux risques liés au travail de bureau en privilégiant les bonnes positions à adopter et les bons outils à mettre à sa disposition.
Le bien-être au travail, préalable essentiel de toute action sur l’ergonomie d’un poste sédentaire
Le travail d’hôtes et hôtesses d’accueil nécessite d’accomplir ses tâches avec des positions corporelles souvent répétitives au cours de la journée. Qu’il concerne le travail sur poste statique (posture, téléphone, utilisation de la souris, de l’ordinateur ou encore manipulation de documents) ou bien la manutention (posture debout prolongée, port de charges lourdes ou encore déplacement de cartons, de colis, …), les métiers d’accueil peuvent entrainer des douleurs corporelles et des troubles musculosquelettiques. Ces fameux TMS regroupent en réalité un ensemble de maladies localisées au niveau ou autour des articulations : poignets, coudes, épaules, rachis ou encore genoux. Ils constituent 85 % des maladies professionnelles(2).
Les moyens humains sont la clé de voûte d’une entreprise. Il est donc important de prévenir les risques liés au travail de bureau pour assurer le bien-être des employés à long terme, luttant par là-même sur les risques d’accidents du travail (AT) et de maladies professionnelles (MP).
C’est en ce sens que de nombreux travaux scientifiques invitent désormais à placer le bien-être des collaborateurs au centre des préoccupations des entreprises en favorisant l’entraide, l’attention, l’écoute et la participation active dans la prise de décision. Il s’agit dorénavant d’aller au-delà des causes purement physiques des Accidents. Roland Guinchard, psychologue, conférencier et consultant, nous apprends ainsi que « La relation positive [que l’homme] entretient avec son travail, son métier, son poste, sa fonction, sa tâche, est centrale, primordiale, préalable et essentielle. Ne pas commencer par là obérerait toutes les actions RSE à venir. » et justifie donc dans son analyse « La meilleure façon d’entamer la RSE », la nécessité d’une RSE inclusive et totale pour la satisfaction des collaborateurs au travail.
Les conditions et l’environnement de travail influent énormément sur le bien-être des salariés et donc sur leur efficacité. En effet, selon une étude « Happiness and Productivity »(3), le fait d’être heureux au travail augmenterait la productivité des collaborateurs de près de 12%.
Espaces conviviaux et environnement de travail apaisé sont donc des solutions efficientes et simples pour réduire les risques d’accidents.
Gestes et postures, un bref rappel de règles élémentaires
Chaque entreprise a ses propres enjeux et chaque collaborateur a ses propres besoins. Il y a toutefois, des postures communes à l’ensemble des morphologies permettant d’améliorer efficacement le bien-être des hôtes et hôtesses d’accueil sur leur poste de travail. L’INRS(4) est de ce point de vue une source indéniable de savoirs.
- Bien positionner son corps et ses membres
Que cela soit sur le fauteuil ou directement debout, la bonne posture réside dans une bonne position des membres supérieurs et inférieurs.
En position assise, les bras doivent être placés à l’horizontale sur le bureau, coudes fléchis à 90° près du corps. Les épaules doivent également être détendues, mais sans être trop affaissées. Concernant les membres inférieurs, les pieds doivent idéalement être bien à plat sur le sol. L’utilisation d’un repose-pied peut s’avérer efficace pour faciliter les bonnes postures.
En position debout, il est préférable d’être bien droit sur ses jambes. Cela permet de répartir beaucoup mieux le poids du corps sur les appuis et ainsi de prévenir la fatigue musculaire.
Il est également important de changer de position au moins toutes les heures au niveau des membres pour favoriser la circulation du sang.
- Limiter les contraintes de posture
Il existe quelques techniques simples pour limiter ces contraintes lors du temps de travail. En effet, placer les outils de travail à portée de main (stylos, …) peut éviter des douleurs intempestives.
On distingue 3 zones sur le bureau :
- La zone de travail habituelle, à environ 30-40 cm du corps, là où on doit retrouver les outils dont l’employé se sert le plus.
- La zone de travail occasionnel, à 40-50 cm, où l’on retrouve, comme son nom l’indique, des outils occasionnels de travail.
- Et la surface hors aire de travail, à plus de 50 cm de soi, qui comporte les choses dont on ne se sert pas.
Dans tous les cas, le maître mot d’un bureau doit être l’ergonomie. Si chaque objet a sa place et est situé dans la bonne zone, on gagne en rapidité et l’on évite les gestes inutiles. Une réflexion sur son poste de travail permet d’être plus actif et à l’aise lors de ses missions.
- Soulager les douleurs causées par de mauvaises postures au travail
Les mauvaises postures lors de l’exercice de son activité peuvent rapidement engendrer des douleurs au niveau du corps. Entre autres, au niveau des cervicales et des lombaires. Si on ne fait pas attention, ces douleurs peuvent même s’aggraver et provoquer des hernies discales, des torticolis ou encore des compressions au niveau des nerfs du poignet.
Selon le degré de douleur, la prise de traitement, prescrit par des professionnels de santé, peut s’avérer nécessaire. Si la douleur devient beaucoup trop intense alors un arrêt des activités qui la provoque doit être envisagé.
En arriver à cette extrémité est déjà un constat d’échec et doit alerter le service qualité ou le CSE. La prévention doit être le maitre-mot en cette matière. La pratique d’une activité sportive régulière, une à trois fois par semaine, reste la meilleure prévention possible ! Marche, Natation, Course, ces exemples de sport peuvent aider à se maintenir en forme. L’impact ainsi obtenu se déploiera positivement sur le bien-être des collaborateurs ainsi que leur efficacité(5), participera à réduire les risques d’accidents, mais également de douleurs intempestives lors des journées de travail.
Des achats pertinents pour des outils efficients
Hormis l’adoption de bonnes postures, il existe d’autres techniques pour rendre plus agréable son poste de travail, par exemple s’équiper de bons outils et de bon matériel.
- S’équiper d’un bon fauteuil
Un bon fauteuil est le premier outil pour une bonne posture. Il est idéal d’être installé au fond du siège, le dos collé contre le dossier avec un bon soutien sur le bas du dos.
Aussi, la profondeur du dossier doit être ajustée pour que l’arrière des genoux ne touchent pas l’assise et que les cuisses soient bien à l’horizontale sur le siège. Cette position permet au dos d’avoir une courbure naturelle et réduit donc les risques de douleurs lombaires.
On peut ensuite se demander comment régler son siège pour trouver cette fameuse bonne position. L’idéal est de se placer debout, face au fauteuil et régler l’assise pour qu’elle arrive juste quelques centimètres en dessous des genoux. Ce réglage permettra d’avoir les genoux suffisamment haut (à environ 90/100°) sur le siège(6).
- Régler la position de son écran
Au fil du temps, les écrans ont pris une place très importante dans les outils de travail et se sont généralisés à quasiment toutes les professions. Il est donc nécessaire de bien régler son écran selon son confort.
La hauteur de l’écran doit être égale à la hauteur des yeux ou réglé juste en dessous de la ligne du regard. Il est préférable lorsque vous portez votre regard vers le bas de ne pas avoir à bouger la tête.
Concernant la distance idéale de l’écran, il faut maintenir un écart d’un bras tendu sans toucher le moniteur.
- Régler l’éclairage
L’éclairage est un élément essentiel à prendre en compte, tout le monde ne bénéficiant pas de zones de travail baignant dans une douce lumière naturelle. Un éclairage mal adapté peut conduire à une modification de posture, comme se pencher vers l’avant pour voir davantage, et donc favoriser les douleurs.
Chaque individu, selon son âge par exemple, possède une vue différente, et donc a besoin d’une luminosité différente. Il est conseillé de régler la lumière selon la nature des tâches à effectuer :
- Celles ne nécessitant pas de perception de détails (éclairement de l’ordre de 300 lumens et entre 3000 et 4000 kelvins)
- Celles nécessitant la perception de détails (de 500 à 1000 lumens et 3500 et 5000 kelvins)(7)
Le réglage peut être fait manuellement sur des lampes à intensité réglable, mais également en choisissant les ampoules adaptées pour celles qui ne le sont pas.
Pour un travail sur écran prolongé, il est conseillé d’utiliser des lunettes pouvant neutraliser dans une certaine mesure les lumières agressives des écrans et d’ajuster la luminosité de son moniteur.
Conclusion
Qu’il s’agisse des hôtes et hôtesses en particulier comme de toute personne travaillant sur écran, il est important de combiner les bonnes pratiques et les outils appropriés pour préserver sa santé et son bien-être au travail.
C’est en ce sens que le groupe SGP propose, au sein de SGP formation plusieurs modules consacrés à ces questions tels que « Gestes et Postures » ou encore « Gestion du stress ».
Les innovations dans le domaine de l’ergonomie ne manquent pas, du siège-ballon aux « stand desks », ces bureaux pouvant d’un simple bouton se surélever ou s’abaisser pour s’adapter à toutes les postures et morphologies. Il est désormais temps pour les bureaux de travail de passer de l’ergonomie corrective à l’ergonomie prospective.
(3) https://elence.fr/faut-il-forcement-etre-heureux-au-travail/
(4) https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%20131
(7) Ce classement en deux catégories découle de la norme NF EN 12464-1 illustré par diagramme de Kruithof (Tableau 1 et figure 2 du document « Éclairage artificiel au poste de travail » de l’INRS https://www.inrs.fr/dms/inrs/CataloguePapier/ED/TI-ED-85/ed85.pdf )
