La synergie d'un groupe

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1 décembre 2020

Pourquoi le prix augmente-t-il ?

Introduction

Il y a les mots totems et il y a les mots tabous. Prix et augmentation font indéniablement partie de la 2e catégorie. Ils font pourtant partie intégrante de la vie économique, et de la vie tout court d’ailleurs. À ce titre et loin des débats idéologiques, il est important de pouvoir aborder ces notions de façon technique, objective et pragmatique.

Dans un texte précédent, nous évoquions (1), le ballet qui se joue entre la puissance développée par les acheteurs et leurs fournisseurs. Voyons aujourd’hui quelle forme ce sujet prend dans le monde de la sécurité pour 2021. En effet, nous sommes bien dans une situation où l’augmentation des prix s’impose comme un sujet. Au-delà des crispations et réactions épidermiques d’un côté, et des peurs ou hésitations de l’autre, posons ici les éléments clés de ce débat sensible mais ô combien nécessaire pour les entreprises de sécurité privée et leur survie.

Les coûts augmentent

Si l’on s’en tient aux augmentations prévues dans la sécurité privée, le GES, le syndicat national, estime la hausse des coûts de fonctionnement des entreprises à + 3,6 % en 2020 et de + 2,7 % supplémentaires sur 2021(2). C’est donc une augmentation totale des coûts de 6,3 % qui est à l’ordre du jour dans nos entreprises. Ces hausses de coûts de fonctionnement sont assez simples à décrypter.

 C’est d’abord le glissement des salaires. Les agents de sécurité ne sont pas réputés pour gagner très bien leur vie. Le SMIC reste la base de la convention collective et son augmentation régulière induit un glissement mécanique. Malgré des correctifs réguliers et des volontés d’effort, on s’aperçoit au fil des ans qu’il n’y a pas de décollage réel des salaires par rapport au minima.

C’est ensuite une multitude d’impacts indirects sur les coûts sociaux. Dans les entreprises de main’œuvre comme la sécurité, le nettoyage ou l’intérim, 90 % des coûts sont des coûts de salaires. Elles sont donc particulièrement sensibles au changement permanent des taxes, à l’évolution jamais anticipée des systèmes d’aide et à l’apparition de nouveaux dispositifs divers et nombreux qui ont tous un impact sur les coûts de production (égalité homme-femme, formation obligatoire, handicapés, accidents du travail, heures supplémentaires, RGPD, économie verte, etc.). Chacun des impacts est minime et pourrait être individuellement ignoré ; cependant, pris ensemble, ils représentent un niveau de pourcentage qui peut facilement faire basculer l’équilibre économique de nos entreprises dans le rouge.

Comprenons l’augmentation des prix

L’application directe d’une hausse de 5 ou 6 % des prix pour compenser celle des coûts ne vise pas à satisfaire des actionnaires un peu trop gourmands, ni à compenser une baisse d’activité liée à la crise ou à des choix stratégiques malencontreux. Il s’agit simplement de permettre aux prestataires de ces services de poursuivre leur existence dans un cadre économique équilibré.

Ce n’est pas la course au profit.

On ne peut pas nier qu’il peut y avoir des dérives dans une financiarisation à outrance de l’économie. Un dernier exemple emblématique en date illustre ce phénomène : le cas Boeing beaucoup étudié aujourd’hui. On peut notamment faire référence à l’étude de cas « cash and crash » du blog Cogito, extrêmement précise à ce sujet(3).

En 2015, à la suite d’un changement de dirigeant et euphorisé par des perspectives de croissance exponentielle, les actionnaires de Boeing se lancent dans un plan frénétique d’augmentation des profits ; les dirigeants mettent une immense pression sur l’ensemble de l’entreprise en pointant du doigt la menace d’Airbus et la montée en puissance du nouvel acteur chinois : Comac. Les résultats sont spectaculaires : 3 ans plus tard, l’action tutoie les sommets avec une hausse de + 300 % et tous les indicateurs atteignent des records : chiffre d’affaires, rentabilité, cash, nombre de livraisons, nombre de commandes, etc.

Puis, vient 2019 et le crash successif de deux Boeing 737 MAX et la mort de 346 personnes. La triste vérité émerge rapidement : la course au profit comme unique volonté du dirigeant de

l’entreprise Boeing a fini par faire perdre de vue l’objectif essentiel : fabriquer des avions qui volent. Boeing a rogné sur les coûts des systèmes de sécurité, effacé des mécanismes d’autocontrôle internes et corrompu les autorités de certification.

Les conséquences d’une telle financiarisation de l’économie sont assez directes : on navigue à courte vue, privilégiant les succès rapides en négligeant l’environnement immédiat de l’entreprise, qu’il s’agisse de ses partenaires commerciaux ou de son personnel. L’exemple que nous laisse Boeing est édifiant. Dire que SGP ne s’inscrit pas dans cette logique d’actionnaires gourmands est un euphémisme.

Ce n’est pas à cause de la crise de la Covid.

 L’économie mondiale s’apprête à vivre des mois sombres. Combien d’entreprises touchées par la crise vont déposer le bilan dans un avenir proche ? L’OFCE (L’Observatoire Français de Conjoncture Économique) table à court terme sur une moyenne entre 55 000 et 100 000 entreprises basculant en cessation de paiement(4), première étape vers un redressement ou une liquidation judiciaire. Un chiffre alarmant à plus d’un titre quand bien même le gouvernement aurait agi avec célérité dans la mise en place du chômage partiel. Ces entreprises en danger devront pour s’en sortir recourir soit à des plans de réduction de la masse salariale, soit tenter d’augmenter les prix de leurs prestations. Reste à espérer que ces actions n’arrivent pas trop tardivement ou trop lentement.

 Pour SGP, l’impact a été mineur, et dès le mois de mai dernier, nous n’avions presque plus de salariés en chômage partiel. Dans le même temps, grâce au développement des mesures sanitaires et au sérieux de tous nos collaborateurs, nous n’avons pas eu de salariés malades. Cependant, malgré la résilience importante dont nous avons fait preuve depuis le début de cette crise de la Covid, il est évident que là aussi, la continuité que nous assurons au service de la sécurité de nos clients à un coût(5).

 Ce n’est pas non plus à cause d’une stratégie hasardeuse.

Si du côté de SGP, nous nous adressons à nos clients et à notre marché pour parler d’augmentation des prix, ce n’est pas non plus parce que nous aurions mené une stratégie hasardeuse. Notre stratégie de concentration et de spécialisation pour la sécurité spécifique des sites industriels, tertiaires, logistiques et de prestige nous a mis à l’abri des segments de marché où certains de nos confrères de la sécurité privée ont beaucoup souffert comme l’événementiel, l’aéroportuaire ou le tourisme.

Enfin, la croissance que nous avons eue au cours des dernières années repose sur un modèle de croissance interne qui s’appuie sur des pôles régionaux permettant de conserver une réelle proximité avec nos clients. Notre croissance et notre gestion en bon père de famille financent cette croissance sans avoir recours à l’entrée dans notre société de fonds d’investissement qui pourraient imposer un changement de modèle que nous ne souhaitons pas.

Les solutions

 Nous avons parfaitement conscience que les temps que nous traversons ne sont faciles pour personne. Difficultés, incertitudes et complexité seraient autant de raisons de ne rien faire ou de dire « On verra plus tard. » : Ce n’est pas notre état d’esprit et ce serait une vision court-termiste. Dans ce monde particulier de la sécurité et de la gestion des risques, nous croyons en la transparence des relations. Elle seule, si les prestations sont assurées avec qualité évidement, permet une relation qui s’inscrit dans le temps. Ce temps permet, grâce à une connaissance et un respect réciproque, de développer les meilleures solutions de sécurité possibles, et au meilleur prix, afin qu’elles restent performantes et adaptées aux contextes et aux risques que chaque entreprise vit sur son propre marché.

Face à une augmentation de prixlusieurs solutions sont possibles :

  • La transparence : ce texte en est la preuve, nous sommes prêts à expliquer ces augmentations de coûts pour justifier notre demande ;

  • La revue des besoins : si des raisons particulières font que l’augmentation de prix est impossible à accepter, il faut revenir aux besoins essentiels du client et adapter la solution de sécurité. Les experts de SGP et ses partenaires sont là pour vous aider dans cette démarche ;

  • Le bon rapport qualité/prix : L’appel au marché est toujours possible. Le marché de la sécurité est reconnu comme étant très concurrentiel, de l’illégal au très grand luxe en passant par le low cost, toute la panoplie de l’offre existe. Ce doit être un élément rassurant pour nos clients, cette concurrence exacerbée, dont nous sommes les premiers à avoir conscience, est la meilleure des garanties pour que nous ne vous proposions pas n’importe quoi en matière de rapport qualité/prix !

Conclusion

La profession dans son ensemble, syndicat professionnel, représentants des salariés, gouvernement et législateur, mais aussi représentants des clients, comme Stéphane Volant(6), valide le fait que la mission de ces agents a beaucoup évolué au cours des dernières années et que le prix ne doit pas être le seul déterminant du choix. De même, tout le monde s’accorde sur le besoin de renforcer le professionnalisme de tous les acteurs de la sécurité privée. C’est un euphémisme de dire que les risques changent et s’intensifient.

Dans ce contexte, nous avons vu ici les différents chemins qui mènent aux augmentations. Elles font rarement plaisir et peuvent crisper les rapports liant acheteurs et vendeurs, clients et sociétés de services. Mais notre stratégie commerciale a, et aura toujours, pour but la clarté et la transparence dans nos échanges, seule garantie d’un dialogue professionnel sain et prospère. Nous vous le devons, ainsi qu’à nos collaboratrices et collaborateurs que nous employons et qui assurent votre sécurité.

Comme tous ses confrères, le groupe SGP est fortement impacté par les coûts sociaux incompressibles nés en 2020 et 2021 dont l’apparition ne relève pas de son ressort. Nous espérons que ce texte vous aura apporté quelques explications de base et éclairé sur les raisons qui nous poussent chez SGP à parler de ce sujet toujours difficile du prix.


(1) Qu’est-ce qu’un prix, le 5 novembre 2020 : https://www.groupesgp.fr/blog/quest-ce-quun-prix
(2)Augmentations 2020 – GES : https://ges-securite-privee.org/actualites/augmentation-salariale-au-1er-mai-2020
Fiche revalorisation tarifaire 2021 : https://info.ges-securite-privee.org/files/55555/GES-NOTE-9_Revalorisation-cout-2021%20-%20v3.pdf?utm_campaign=Revalorisation+des+co%c3%bbts+de+revient+pour+l%e2%80%99ann%c3%a9e+2021&utm_content=Revalorisation+des+co%c3%bbts+de+revient+pour+l%e2%80%99ann%c3%a9e+2021&utm_medium=Emailing+via+Message+Business&utm_source=Message+Business
(3) https://www.cogito-conseil.fr/cash-crash-3/
(4) https://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/pbrief/2020/OFCEpbrief73.pdf
(5) https://www.groupesgp.fr/blog/la-continuite-de-la-securite-privee-pendant-la-crise/
(6) https://ges-securite-privee.org/actualites/interview-de-stephane-volant-president-du-cdse

Pré-inscription à la formation

Formation non définie