En mars 2023, j’écrivais « Économiquement vôtre ».
À la suite de revalorisations tarifaires compliquées, je pris ma plume pour exprimer quatre idées :
– Savoir dire « merci » ;
– Savoir que c’est « vital » ;
– Savoir qu’il faut « hybrider » ;
– Savoir « anticiper ».
Quelques mois plus tard, j’en tire des enseignements et fais un point d’étape pour SGP.
Ci-dessous une version actualisée.
UN ÉTERNEL RECOMMENCEMENT ?
Force est de constater, même si nous fuyons souvent la routine, que certains sujets sont immuables. En entreprise, des sujets tels que les augmentations tarifaires se renouvellent d’année en année, avec, sur ces trois dernières années, un accroissement sans précédent. À l’instar des appels d’offres pour les donneurs d’ordre, les entreprises de sécurité préparent leurs augmentations pour 2024. L’éternel recommencement du « moins cher » revient alors comme une véritable lame de fond destructrice pour notre métier.
Les avantages concurrentiels dans ce type de situation prennent alors tout leur sens.
Malgré ce contexte tendu, chez SGP, nous sommes arrivés à investir pour le présent et l’avenir :
– Formation : le groupe dispose désormais de trois centres de formation en interne et un quatrième est en construction dans les futurs locaux d’Albi ;
– Équipes supports : nous avons anticipé des embauches avant la signature de contrats importants, ce qui nous a permis de garder une qualité de prestation constante ;
– Direction générale : en mars 2023, la prise de fonction de Bogosav Gojakovic a permis d’améliorer la gouvernance et d’insuffler de la méthode pour le développement de SGP ;
– Certifications : les triples certifications ont été déployées dans toutes les filiales, donnant du sens à la construction d’un groupe certifié ;
– MASE : après l’obtention de la certification MASE dans les Hauts-de-France, nous déployons la même stratégie que sur l’ISO, c’est-à-dire un déploiement dans toutes les agences ;
– Le CHS (Centre d’hypervision et de sécurité) : à l’aube de l’été 2024, nous serons équipés d’un nouveau CHS avec l’entièreté des nouvelles technologies pour innover, proposer et garantir une haute satisfaction client ;
– Politique sociale : nous étions pionniers en 2018 sur le paiement des heures supplémentaires au mois. Nous devons l’être encore en 2024 avec un accord remanié. C’est un élément stratégique eu égard à la crise actuelle du recrutement ;
– Rituels managériaux : les noms de T-Rex, Matinales, parenthèses, BR, séminaires, et j’en passe, sont aussi devenus des immuables pour « emmener » les équipes dans un projet ambitieux.
Pour conclure cette première réflexion, oui la hausse des prix est un éternel recommencement dans notre profession. Aux entreprises de démontrer leur engagement sur des sujets cruciaux, témoignant ainsi de leur capacité à accompagner le « demain ».
SGP se focalise sur cette dynamique, avec un mouvement déjà engagé depuis de nombreuses années.
POURQUOI ENCORE DES HAUSSES ?
En avril 2023, les syndicats salariés et le GES ne trouvent pas l’accord tant attendu pour la profession[1]. Trouver un accord fort et symbolique à la veille des Jeux Olympiques et pour le 1er janvier 2024 tombait sous le sens. L’accord prévoyait entre 8 et 18% de revalorisation salariale. Un choc nécessaire pour que la profession attire, recrute, et forme en masse. Nous restons face à un rendez-vous manqué, alors que la profession est aux abois. Conclusion : un échec stratégique.
Aujourd’hui, nous adoptons une position attentiste dans des négociations « classiques », scrutant la nouvelle hausse du SMIC pour décider et négocier. Triste partie, dont nous connaissons déjà les effets. À date, la négociation au niveau de la branche professionnelle pour 2024 porte sur une hausse des grilles de salaires de la convention collective entre 4 % et 5 % dès le 1er janvier 2024[2].
S’ajoute à cela l’arrêté estival sur les nouvelles obligations liées aux tenues pour tous les agents de sécurité[3] applicable dès le 1er octobre 2024. Loin de tant de recommandations écrites issues de rapports cohérents comme le rapport Thourot-Fauvergue[4], il prescrit le remplacement de toutes les tenues, un non-sens opérationnel et économique qui s’impose à tous. C’est un coût important à intégrer dans nos budgets de 2024, qui aura un impact de l’ordre de 1,5 % à 1,8 %.
Rajoutons à ces deux éléments les hausses de l’électricité, de l’essence, et l’augmentation des charges en général, les tarifs devront augmenter entre 7 % et 10 % dès le 1er janvier 2024.
L’HYBRIDATION : LES CLIENTS SONT-ILS PRÊTS ?
Les appels d’offres font partie d’un immuable pour les services achats. Simplement réactualiser des dates sur des documents ne va pas forcément aider les entreprises à produire de nouvelles offres. Pourquoi ne pas favoriser les variantes ? Pourquoi ne pas favoriser les certifications ? Pourquoi ne pas favoriser la politique sociale ? Pourquoi ne pas modifier les pondérations, pourquoi ne pas faire entrer de nouveaux critères de pondération ? Pourquoi ne pas obliger finalement les entreprises à répondre différemment ? Pourquoi ne pas faire évoluer et optimiser les solutions en place ?
Savoir « disrupter » dans les appels d’offre est une nécessité pour demain.
En mars 2023, j’avais parlé des drones et des robots, mais ces deux solutions ne « décollent » pas. Ces solutions seront une « conséquence » : conséquence à des budgets en augmentation, conséquence à un manque de personnel, et conséquence à une valeur ajoutée trop faible sur quelques prestations de surveillance humaine.
SGP s’oriente donc sur un tout nouvel outil : la création d’un CHS, Centre d’hypervision de sécurité. Prise en main des caméras à distance, gestion des équipements à distance, suivi en temps réel des intervenants, géolocalisation, logiciels d’IA incorporés, tout le panel sera présent. Une nouvelle offre sécurité mobile (également plus verte) au niveau national et l’hypervision permettront des offres combinées plus efficaces opérationnellement et plus efficientes budgétairement.
SGP est donc prêt à hybrider en 2024 et nous espérons vous emmener dans ce mouvement.
POUR CONCLURE : OSONS !
Il pourrait y avoir un cours sur ce verbe dans l’enseignement. Un proverbe dit : « Une innovation est souvent une désobéissance qui réussit. » Dans une société de plus en plus aseptisée, il est important d’oser malgré les habitudes, malgré le qu’en dira-t-on, malgré la difficulté à se mouvoir dans des structures trop importantes. Les donneurs d’ordre, les syndicats, les entreprises se doivent d’oser. Réinventons nos cahiers des charges, donnons du sens à nos missions, faisons différemment. Quant à l’État qui légifère notre profession, le verbe qui devrait être enseigné à l’INSP serait certainement « écouter ».
« Osons la différenciation de nos offres en accompagnant le “ demain ”pour nos clients et pour nos personnels. »
Florian PETTE,
[1] Groupement des Entreprises de Sécurité, « Le GES prend acte que l’accord relatif aux classifications et aux augmentations massives des salaires n’a pas trouvé signataires côté organisations syndicales de salariés »,
[2] AEF info, « La CFDT et FO appellent à revaloriser les salaires des agents de sécurité privée à l’approche des JOP de 2024 », aefinfo.fr/depeche/698645-la-cfdt-et-fo-appellent-a-revaloriser-les-salaires-des-agents-de-securite-privee-a-lapproche-des-jop-de-2024
[3] Arrêté du 18 juillet 2023 relatif aux tenues des agents privés de sécurité pour l’application des articles L. 613-4, L. 613-8 et L. 614-3 du Code de la sécurité intérieure, legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047866921#:~:text=Les%20agents%20mentionn%C3%A9s%20%C3%A0%20l,couleur%20blanche%2C%20sur%20fond%20noir
[4] Rapport de Mme Alice Thourot et M. Jean-Michel FAUVERGUE, députés, « D’un continuum de sécurité vers une sécurité globale », gouvernement.fr/rapport/10495-rapport-de-mme-alice-thourot-et-m-jean-michel-fauvergue-deputes-d-un-continuum-de-securite-vers-une
