Metz, le mardi 31 aout 2020,
Le sable fin, le soleil, les cigales et les diabolos grenadine, laissent place au remaniement, commissariat général au plan, plans en tout genre et relance économique… Ça sent la rentrée ! Les devoirs de vacances ont-ils été bons ? Les cahiers de vacances ont-ils tous été faits ? Nos gouvernants, ne devaient pas manquer d’exercices estivaux. Comment accompagner la reprise d’activité ? Il y a un mois, à mon humble niveau, je m’étais exercé sur la version entreprise. 30 jours sont passés et j’ai voulu faire le parallèle avec l’état car dans une telle crise, les deux sont forcément liés. Il est évident que notre gouvernement va devoir faire preuve de résilience, d’innovation et de prise de risques pour accompagner NOS reprises d’activité, quelles qu’elles soient. Bon nombre d’entreprises attendent les annonces officielles, les décisions, les communiqués, d’autres n’ont pas réussi à attendre. L’état doit aider, doit assumer ses choix comme les entrepreneurs ou les entreprises assument les leurs sans toujours avoir de seconde voir de troisième chance. Les comportements velléitaires, si caractéristiques parfois du monde politique, devront être bannis.
EMBAUCHER, INVESTIR, POUR MIEUX REBONDIR ?
L’état sait embaucher, l’état sait investir, pas de doute sur ces points si nous prenons pour référence la courbe de la dette publique des 30 dernières années… Comme nous pouvons le constater, cela ne mène pas forcément au succès espéré. Comment doivent-ils répartir les milliards d’euros empruntés sur les générations futures ? Quelles urgences ? Ou doivent-ils les placer, les investir ? En effet, les feux sont nombreux et l’état va devoir miser juste pour faire fructifier les emplois demain et sécuriser ceux d’aujourd’hui. Les entreprises, déjà habituées à vivre sous perfusion en France, seront encore plus en manque dans un avenir proche. Des plans à long terme devront être établis et nos énarques ne manqueront pas de mettre des mots chocs sur les prochains remèdes : « choc de compétitivité », « pacte de solidarité », « crédit d’impôt de compétitivité », « choc de confiance », « pacte COVID-19 », « France relance… » ! Ils vont chercher les mots qui «claquent » (1) et vont emmener les entreprises, les salariés, à croire à la reprise, à croire aux antidotes inventés sous l’ombre d’un olivier cet été.
Au-delà des mots, si utiles à la compréhension d’un plan, devra-t-on dans le même temps faire la course aux économies pour supporter les emprunts ? Bon nombre d’économistes, d’experts ou les Français, d’une manière générale, pensent en effet que les ressources sont inégalement affectées, ou, que les emplois sont inégalement rémunérés. La crise du Covid-19 l’a bien démontrée. Le remaniement du gouvernement rebattra-t-il les cartes ? Le contentement de tous sera, quoi qu’ils fassent, bien impossible mais ils devront agir. Nous pouvons d’ailleurs souhaiter la bienvenue, ou plutôt saluer le retour du « commissariat au plan », qui essayera de son côté et dans cet avenir brumeux, de tracer notre planification économique. Au-delà de la planification, c’est la réflexion sur le long terme qu’ils doivent viser et faire face à la dictature court-termiste si ancrée dans notre monde d’aujourd’hui.
LE COLLECTIF ET NON L’INDIVIDUALISME.
La stratégie collective donne lieu à des exploits tel que les bleus il y a deux ans, qui défilaient dans une foule en liesse, sur les Champs-Élysées. Cela nous parait tellement irréel à date, mais c’est pourtant dans cet esprit collectif qu’il va falloir reconstruire. Un changement de paradigme doit être amorcé et l’Etat, nos institutions, devront travailler mains dans la main en laissant de côté les guerres d’égos mal placés. La coopération sera bien meilleure que la compétition.
Le CNAPS (Conseil National des Activités Privés de Sécurité), malgré son nom, son rôle de police administrative et pour en revenir à notre secteur, arrivera-t-il à faire la différence entre l’erreur et la malhonnêteté ? Entre confrères respectables, nous le déplorons tellement… Trop d’excès de zèle pour des banalités et trop de laxisme pour des faits graves.
Force est de constater le manque de moyens et la lourdeur administrative de cette institution malgré son jeune âge. D’ailleurs, en parlant de moyens, notre étonnement fut extrême quand est venu la suppression de la taxe CNAPS au 1er janvier 2020(2). Cette taxe était pourtant digérée et acceptée de tous. 30 millions d’euros par an en moins.
Ces millions manquants devaient être remplacés par d’autres sources, mais pour l’instant, toujours rien en vue. Gageons, qu’ils trouvent une solution sans mettre à mal nos clients, nos entreprises et encore moins nos salariés.
INNOVER, CONSTRUIRE, POUR DEMAIN ?
L’entreprise innove et doit innover sans cesse. L’Etat quant à lui, innove-t-il ?
On peut considérer que l’Etat a la vie dure avec les innovations tellement le système tout entier semble immuable. Une sorte de sables mouvants qui épuisent encore plus celles et ceux qui privilégient l’action à l’immobilisme. Prenons l’exemple de la dématérialisation des élections, qui serait une avancée pour l’écologie, mais aussi une avancée pour une participation en berne, n’est pas mise en place, pourquoi ? L’innovation, même quand celle-ci parait évidente, peut aussi être à double tranchant. Également, la logique des uns n’est pas forcément celle des autres.
L’innovation, simplement identifiable et nécessaire dans l’entreprise, est-elle semblable dans le monde politique ? Le quinquennat est-il assez long pour voir naitre de vraies innovations ou bien en mesurer leur impact ? Le fait d’avoir réduit le temps de pouvoir ne conduirait-il pas à des stratégies politiques à court terme ? L’innovation a-t-elle sa place dans le monde politique ou bien le rôle de nos gouvernants est-il justement de maintenir et d’avancer bon an mal an ? Ces réflexions nous montrent à quel point le sujet est vaste. Toujours est-il que les entreprises, les Français quels qu’ils soient, sont en droit d’attendre et sont en droit d’espérer que le monde politique bouge aussi. Notre gouvernement a forcément le poids des traditions et d’un système français si difficile à réformer. Cependant, dans le monde de demain et pour accompagner les reprises d’activité, il est clair qu’il va falloir trouver plus que l’application « stopcovid » en termes d’innovation, ou le port du masque obligatoire en entreprise pour redémarrer notre économie…
Pour la sécurité privée, l’innovation viendra aussi certainement du CDSE, du GES (3), et de toutes les fédérations ou clubs importants adossés à notre marché, qui en liant leurs connaissances, leurs réseaux, en partageant leurs points de vue vont certainement réussir à faire bouger nos administrés, notre marché. J’en veux pour preuve l’interview pleine d’optimisme de Mr Stéphane Volant, président du CDSE, sur le site du GES (4). Ce dernier, annonce la signature d’une plateforme entre les deux institutions et la signature, dans quelques semaines, d’un règlement. Il évoque aussi, les travaux menés sur les douze derniers mois et la réforme de notre secteur. Il gage aussi et entre autres, que « le prix ne devra plus être l’alpha et l’oméga des conversations entre entreprises de sécurité privé et donneurs d’ordre ». Que dire si ce n’est que beaucoup d’entre nous partageons sa pensée. Jouons collectif !
Pour conclure, oui, les innovations sont un moyen indispensable pour la reprise d’activité. Notre gouvernement, malgré les difficultés et malgré les interrogations que nous avons pu identifier, va devoir innover. La simplification globale juridico administrative, en serait déjà une… Nous espérons que la rentrée donnera lieu à de belles découvertes d’aides et de simplifications diverses pour que nos entreprises puissent avoir le second souffle si attendu.
CONCLUSION,
Mettre à l’arrêt l’économie fut assez simple. La remettre en ordre est beaucoup moins aisé. Nous y sommes. Dès le mois de septembre, les entreprises, les Français, d’une manière générale vont attendre les annonces diverses, nous en voyons quelques-unes se profiler. Découleront ensuite les conséquences des choix que nos élus auront pris.
L’effet papillon ou pangolin n’est plus à démontrer. Choisir c’est renoncer, comme dit l’adage, c’est la réalité de toute gouvernance finalement. Enfin, cette crise fera certainement naitre dans les prochaines années une gouvernance mondiale, pour nos futurs et nombreux défis économiques, écologiques, démographiques notamment. Jouons collectif, innovons, soyons pragmatique et de grâce faisons simple… En attendant, notre rentrée marquera le premier défi de cette crise, accompagner la reprise d’activité.
Belle rentrée à toutes et tous,
Florian Pette
Président du Groupe SGP