« Le marché de la surveillance humaine est aujourd’hui sous respiration artificielle. Il s’effondre sur le plan des marges avec un retour des prix anormalement bas, si bien, que les faillites sont de nouveau nombreuses ». Constat critique qui a insufflé l’envie aux principaux acteurs du marché de la sécurité privée, de créer le collectif « Urgence Sécurité ». C’est naturellement que le Groupe SGP et le GIE Securalliance, menés par Florian PETTE, rejoignent aujourd’hui ce collège.
Un secteur en difficulté malgré une croissance de +2.5% par an.
Les circonstances et événements actuels, ainsi que le renforcement du cadre légal qui assujettit la profession, ont amené à de nouvelles exigences et contraintes liées au métier depuis plusieurs années mais sans leviers financiers associés : carte professionnelle, mise en place de formations obligatoires de maintien et d’actualisation des compétences, baisse du CICE, régulation plus rigoureuse du secteur…
Néanmoins, le manque d’homogénéité des pratiques entre les acteurs de la sécurité privée est un véritable frein à la viabilité du secteur (lire les propositions du SNES pour la mise en place du continuum de sécurité). Une atomisation responsable d’une concurrence sans merci, qui mène à une guerre des prix limitant les marges à 1% seulement en moyenne. La faible rentabilité laisse ainsi place à une diminution de la qualité de service mais également de la qualité de vie des agents de sécurité. C’est contre cette tendance néfaste, que se mobilise aujourd’hui le collectif « Urgence Sécurité ».
Des engagements et des actes.
L’engagement premier du collectif est bien d’agir. Ce n’est pas le premier regroupement du secteur de la sécurité né d’une volonté de changement mais ce sera sûrement le premier à faire changer la vision du marché de la sécurité privée et à en redessiner son avenir. En effet, nombre de fois des sonnettes d’alarme ont été tirées, mais jusqu’à présent aucune réponse n’a été solidement apportée pour lutter contre cette régression du marché.
Convaincus que la solidarité est la seule solution pour faire évoluer le secteur, ces grands dirigeants ont décidé de se regrouper et de s’engager ensemble dans 3 grands combats :
« En premier lieu, la mise en place réglementaire d’une caution de garantie financière afin de mettre un terme à la concurrence déloyale d’entreprises qui se créent par effet d’aubaine alors qu’elles ne présentent pas de garanties suffisantes en fonds propres et sont souvent loin d’être exemplaires dans leurs pratiques sociales et fiscales.
Nous demandons également l’interdiction de la sous-traitance en cascade, action impossible à ce jour sans modification de la loi. Celle-ci est nécessaire pour faire la transparence sur la responsabilité de chaque acteur de la chaîne.
Nous demandons, enfin, que soient fournis au Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS) plus de moyens juridiques pour lutter contre les pratiques de dumping. Il faut encadrer voire sanctionner les donneurs d’ordre et prestataires qui adoptent ce type de pratique et dénoncer publiquement ces agissements pour ainsi les prévenir. »
En rassemblant la profession, le collectif « Urgence Sécurité » aspire également, entre autre, à instaurer des labels spécialisés, gages de professionnalisme et d’un niveau de qualité respecté par chaque partie prenante, prestataire comme client. Ce socle d’exigences techniques communes menant ainsi à une juste rémunération des prestations en adéquation avec la réalité économique…