Estimé à près de 400 milliards d’euros, le montant de la commande publique équivaut aujourd’hui à 20% du PIB. Difficile pour les TPE-PME de ne pas vouloir en être. Pourtant, si le tissu des TPE-PME représente, 35,7% du chiffre d’affaires des entreprises, il ne constitue que 25% du montant total des marchés publics (contre 35% en Allemagne).
Les organismes publics, qui ont un intérêt à avoir le plus grand nombre de PME répondant à leurs appels d’offres – la qualité de service d’une PME, en termes d’engagement et l’implication, est souvent jugée plus grande qu’un grand groupe – mettent en place des outils pour améliorer l’accès des TPE/PME à leurs marchés. Pourtant, le décalage de ces outils avec les besoins des TPE/PME candidates est souvent pointé du doigt. En cause, des approches qui manquent de la réalité terrain.
Quelles pistes privilégier pour un meilleur accès des PME aux marchés publics ?
Encourager un sourçage structuré et transparent
Via des appels à compétences ou demande d’informations, des actions de communication, des participations à des salons professionnels, des rencontres acheteurs-entreprises … et communiquer à l’ensemble des candidats toute information échangée dans le cadre de la préparation de la procédure (sous réserve d’informations confidentielles).
Clarifier les dossiers de consultation
Les TPE/PME ont besoin d’informations qui traitent entièrement l’objet de la consultation. Par exemple sur un marché de gardiennage la question de la reprise du personnel du site et de la quantité à reprendre est primordiale. Pourtant cette information n’est pas toujours précisée, et c’est souvent au candidat de poser lui-même la question. Il convient donc à l’acheteur de travailler sur la lisibilité de ses dossiers.
Développer un échange direct entre les techniciens de terrain -prescripteurs de ces marchés- et PME
Dans le cadre de rencontres et formations aux outils d’un marché public spécifique. Par exemple, mettre en place une réunion sécurité/gardiennage, qui réunira les acheteurs, les personnes de terrain, et les entreprises candidates cibles, pour une définition claire du besoin, comprise par tous.
Normaliser et harmoniser l’accès à l’information
Via la création d’une plateforme unique qui centraliserait les annonces d’avis d’acheteurs au niveau national, dans le même esprit que PLACE, la plateforme unique dématérialisée des achats de l’État.*
Encourager les groupements d’entreprises
Prenons le cas d’un marché supérieur à 1 million d’euros, où aucune PME française n’est en mesure de répondre. La tendance est de privilégier les groupements d’entreprises pour répondre aux marchés : si l’une d’entre elles est en faiblesse, une autre prendra immédiatement la suite au sein du groupement (vigilance toutefois sur la gestion des risques et nécessité de cadrer juridiquement la responsabilité de chacun). A cet égard, PLACE propose depuis 2015 une bourse à la co-traitance, où les entreprises peuvent se rencontrer dans un espace sécurisé en ligne en vue de former un groupement momentané d’entreprises (GME) pour répondre aux marchés de l’Etat. Fin 2017, l’Etat recensait plus de 3000 entreprises inscrites contre 1700 fin 2016, preuve de succès !
*PLACE permet de consulter et de répondre à l’ensemble des marchés de l’État, et propose plusieurs services et outils pensés pour accompagner les PME, dont une fiche pratique sur le MPS (marché public simplifié).