Loin d’être explosif comme étant annoncé, le marché du drone à usage professionnel décolle progressivement. L’utilisation dans la surveillance pourrait se démocratiser rapidement.

L’arrêté ministériel du 11 avril 2012 a fixé les conditions de développement du secteur des drones à usage civil. La France se place alors comme un pays précurseur en matière de législation dans ce secteur. Néanmoins, malgré un cadre législatif adéquat le marché du drone n’a pas eu le retentissement attendu. Des coûts élevés d’utilisation et d’acquisition couplés à une autonomie décevante ont longtemps ralenti le secteur.

Des freins qui disparaissent progressivement, notamment grâce à l’arrivée des drones autonomes. D’après Moise Rogez, PDG de Pixiel Security, l’autonomie permet de ”s’affranchir de l’expertise du pilote et de tout ce qui tourne autour de la mise en œuvre du drone : le sortir du camion, le brancher, notamment à l’hyperviseur de sécurité de l’entreprise et le mettre en route”.

Dans la surveillance, cela se traduit par des appareils légers  pouvant décoller tout seul de jour comme de nuit après la détection d’un incident, pour la réalisation de rondes intérieures et/ ou extérieures ou encore pour des missions de vidéo protection. Le tout en recueillant des informations nécessaires afin de donner à l’agent de sécurité les moyens de  prendre la bonne décision. Le drone est aujourd’hui doté d’un véritable outil d’analyse.

Les drones vont ils substituer les humains ?

Bien qu’ils paraissent de plus en plus intelligents, est ce que les drones vont pour autant remplacer les agents ? Moustafa Kasbari, PDG d’Atechsys estime qu’en “sécurité/ surveillance de sites industriels, le drone peut remplacer deux agents de sécurité sur une équipe de cinq grâce à l’autonomisation du processus de surveillance et de levée de doute à distance ainsi qu’au taux de disponibilité du système”. À l’image de la révolution industrielle qui a substitué l’homme à la machine sur des tâches récurrentes et simplistes, les drones devraient avoir un impact sur les missions confiées aux agents. Ces outils permettront aux agents de sécurité de s’affranchir des tâches chronophages et improductives qui composent leurs quotidiens. Ils devront également être formés sur les avancées technologiques, afin d’exploiter au mieux la capacité de ces nouveaux appareils. L’utilisation de drones devrait enrichir la profession. L’association agent – drone pourrait permettre aux industriels d’accroître vigoureusement la sécurité de leurs sites et de leurs employés.