C’est un fait connu. Les cas d’agressions physiques ou verbales à l’encontre des agents de sécurité dans l’exercice de leur mission se multiplient. Pour l’agent de sécurité, il est alors indispensable d’apprendre à se défendre. Une problématique d’autant plus complexe que la réglementation et le code déontologique interdisent formellement à ces professionnels de faire usage de la violence. Mais alors, quelles sont les techniques à adopter quand l’agent jouit uniquement de la légitime défense comme tout simple citoyen ? Quelques pistes.
Prévenir l’attaque : la gestion de conflit
En cas de risque d’agression, la communication verbale peut permettre de reprendre le contrôle de la situation. A cet égard, la pratique des techniques de communication dissuasive est un moyen efficace d’exprimer un refus sans concession, de montrer sa capacité à résister en cas de persistance du potentiel agresseur ou de le convaincre de l’inutilité d’un geste agressif. En se montrant direct et assuré, la capacité de persuasion peut, dans certains cas, apaiser l’atmosphère et éviter l’affrontement.
Quelques conseils :
- Faire attention à sa gestuelle : notre corps parle pour nous, se tenir droit et regarder son interlocuteur dans les yeux.
- Faire attention à sa parole : parler suffisamment fort pour que la personne n’ait pas trop à s’approcher. Faire également attention à l’intonation de sa voix qui pourrait traduire de l’agressivité ou du mépris.
- Tenir la distance !
- Couper court au plus vite
- Ne pas rentrer dans le jeu de l’interlocuteur
- Rester neutre
- Etre sûr de soi
La légitime défense comme dernier recours
Si la situation dégénère en attaque physique, l’agent doit se défendre et peut recourir à la légitime défense. Celle-ci « s’applique lorsqu’une personne commet un acte de défense justifié en cas d’agression. Elle permet que la personne ne soit pas condamnée en justice pour cet acte qui est normalement puni par la loi. »*
Attention, les cas pour son utilisation, sont très règlementés. La légitime défense, qui reste exceptionnelle, est reconnue si toutes les conditions suivantes sont réunies :
- La personne a agi face à une attaque dirigée vers elle-même ou vers un proche. La menace est réelle, immédiate et injustifiée. Les menaces verbales ne constituent pas ce type de menaces.
- L’acte de défense était nécessaire, il était le seul moyen de se protéger.
- Les moyens de défense employés étaient proportionnés.
- La riposte intervient au moment même de l’agression et pas après.
De fait, en cas d’agression physique sur le personnel du site ou envers lui-même, l’agent de sécurité, pour être dans son droit, doit être vigilant à ce que sa réponse face à l’attaque soit toujours proportionnée. A ce sujet, apprendre un sport de combat ou faire de la self-défense peut permettre de connaitre sa force et mieux maîtriser ses gestes lors d’un cas de légitime défense. Nombre de techniques de défenses simples (gestion de l’espace, postures à adopter) visent à désarmer l’agresseur sans faire de « dégâts » : immobilisation, étude des points sensibles, techniques de dégagements, esquive, parades sur attaque à arme blanche…
Nouvelle mesure de protection et pas des moindres dans l’univers de la sécurité privée : les agents de la sécurité privée peuvent depuis le 1er janvier 2018, être armés s’ils sont exposés à « un risque exceptionnel d’atteinte à leur vie », avec selon les cas le droit d’être doté d’une matraque, bombe lacrymogène, voire une arme de poing. Une disposition sur fond de menace terroriste qui a assoupli les règles de légitime défense pour les policiers principalement. Cette mesure s’applique néanmoins à une minorité de cas, les conditions d’armement et modalités de port d’arme étant très restrictives et soumises à de nombreuses autorisations.